Sur ma cuisse, le téléphone vibre. Je le laisse vibrer un instant. Le temps d'ouvrir un oeil, de voir la rambarde en béton gris défiler à la périphérie de mon champs de vision, noyé par la clarté orangée des lampadaires du périph.
Quelqu'un pense à moi.
Ou une personne veut que je pense à elle.
Des notes se suivent. A la vitesse de la musique. Seul sur la scène, Luganski derrière son piano. Je ne vois pas les mains. Je distingue à peine les petits marteaux virevoltant sur les cordes tendues. Suite discrète de valeurs formant une continuité symphonique. De l'Art. Applaudissements. Il se lève, part, revient, joue, se lève, part, revient, joue. Deux fois encore.
Un écran vide. Une fenêtre de conversation. Tout s'est bien passé ? Tu n'es pas trop fatigué ?
Pourquoi tant de questions.
La nuit. Le noir. Va te coucher il est tard et tu es fatigué. Non. Si.
Réveil. Je me retourne. Un sourire. Un réveil agréable.
Puis rien. Néant. Une discussion. Puis le silence.
Bye.