"Sur la feuille 'dimension finie" chercher le 2, le 3 et aussi le 4, c'est un classique" nous dit-elle souriante puis, replongeant dans sa pochette violette à la recherche des ses feuilles elle soupire. Elle se tient droite, ses cheveux noirs mi longs ramenés derrière les oreille tombent sur les épaules de son chemisier blanc que l'on devine léger. Elle attrappe un craie et commence à recopier l'énoncé. Elle hésite, regarde sa feuille encore, puis continue, concentrée sur ce qu'elle écrit. Elle se retourne. Pour une fois elle n'a pas à insister que déjà un élève se propose pour corriger. Elle lui tend la craie et se décale, se place près de la porte, les bras croisés. Elle vérifie, corrige puis quand elle ferme la porte le courant d'air entraîne son parfum jusqu'à moi. Elle se gratte le nez, immobile, elle hoche la tête à chaque ligne de calcul. Elle se détourne et d'un pas lent se dirige vers le fond de la salle. L'élève a terminé, elle lui dicte la question suivante. Silence. Juste le bruit de la craie courant sur le tableau. Quelques lattes de parquet craquent. Puis elle reprend d'un débit rapide et, s'approchant de l'éève lui prend sa craie et finit la question. Nous en face, regard mort, n'attendant que la cantine. Le bras gauche replié dans le dos, elle reprend l'explication, visiblement lassée de répéter, rajoute ici ou là quelques étapes de calculs. L'élève repart. Personne pour l'exercice suivant, elle se mordille l'intérieur de la joue. Les têtes se baissent soudainement profondément captivées par les grafitis sur les tables. Puis elle sourit. Jaune. On sent dans son regard un soupçon d'énervement. Ses yeux survolent tout le monde, elle nous domine. Quelqu'un se décide enfin. Une remarque acide de sa part sur le même ton qu'une explication. D'ailleurs elle a déjà repris son sourire et poursuit "Si E1 et E2 sont supplémentaires alors c'est que leur intersection est nulle, vous pouvez..."