Rattrapé par les évènements...
Il y a des enquêtes que l'on commence par goût. Mettons, par exemple, un kidnapping d'organe.
Le kidnapping d'organe est le crime le plus répandu dans les grandes métropoles. On endort les gens au détour d'un passage piéton ou d'un couloir de métro et hop, on les traîne dans des endroits sordides, cafés, restaurant ou cinéma, endroits dont on ne peut s'échapper, toujours sous les effets psychotropes de la drogue qu'une aiguille acérée vous a inoculé.
Imaginez par exemple qu'en plus de cela, le Ministère, organe de pouvoir s'il en est, ce qui reste, semble-t-il, à prouver, ce Ministère, disais-je, s'en mêle. Et vous vous retrouver à voir trois films en deux jours. Notons qu'à priori, cela n'a strictement, mais alors réellement aucun rapport avec le kidnapping d'organe. On se retrouve alors entouré de personnages aussi envoûtant qu'un Truman Capote plus vrai que nature ou d'une Geisha un peu affadie par la décadence cinématographique américaine mais par ailleurs fort divertissante, et jolie, disons le tout net, ce qui n'est pas la moindre de ses qualités, au nombre desquelles ont pourra noter la danse avec éventails et le versage de thé. On parachève le tout par une Lizzie tout sucre, qui a, ai-je remarqué, exactement le même sourire que Marinou, fidèle lectrice que l'on pourrait tout à fait imaginer impertinente s'éprendre du beau Mr Darcy. On pourrait même supposer qu'elle possède des admirateurs en nombre, dont au moins un réalisateur capable de la rendre non plus jolie mais tout simplement belle par de longs plans fixes sur son visage angélique.
Mais cela n'a rien à voir avec ce qui nous occupe.
Une enquête débutée puis, faute de faits nouveaux et, ne nous le cachons pas, d'une parfaite lâchetée camouflée en flemme monumentale, complètement délaissés. Et bien évidemment, une très mauvais conjoncture, sinon astrale, tout du moins sociale poussant des gens peu recommendables à donner leurs opinions dans leurs pseudonymes sur le réseau d' Instant Messaging. Heureusement que des personnes tout à fait fréquentables me rassurent à propos des qualités intellectuelles d'une partie des manifestants et aussi de ceux qui ne manifestent pas. Parce qu'il y a des bons partout, et des moins bons également. Ce qui est tout à fait subjectif, mais nullement corrélé avec quelque opinion que ce soit.
L'ennui vous gagne progressivement. Non, pas progressivement. Il vous a submergé il y a longtemps et depuis, vous avez appris à gérer des trains, peut-être pas aussi bien qu'un suédois, mais en tout cas mieux que n'importe quel estonien, deux nationalités dont le goût pour la gestion ferroviaire n'a pas trouvé d'égal à ce jour.
C'est une activité divertissante et à valeur hautement stratégique qui vous fait oublier votre piètre condition de simili-détective solitaire et désoeuvré, surtout depuis que les mannequins qui le valaient bien (dont Jessica Stam, tombée de son podium il n'y a pas si longtemps) n'ont plus aucun secret pour vous et que vous êtes intimement persuadé que Mademoiselle Agnès est tout simplement à mi-chemin entre le postiche et l'imposture.
Puis tout s'emballe. Le poul, surtout. Une erreur du passé resurgit. Une communication inadéquate.
Un peu comme une injection d'endorphine... Certes pas des endorphines naturelles.
Mais des endorphines quand même.