Comme la plupart des lecteurs qui me connaissent le savent, ils ont vu dernièrement leurs rang se grossir d'une invitée supplémentaire en la personne de ma grand-mère paternelle. Depuis le 24 février 2003 que je raconte ma vie ici, je ne m'étais, je crois, jamais fait repérer par un quelconque membre de ma famille. Non que je me cache spécialement, mais si je veux pouvoir dire du mal de ma famille, c'est mieux si elle ne me lit pas. Pas que je dise beaucoup de mal de ma famille. Mais on sait jamais.
Ma grand-mère donc, m'a même appelé l'autre jour pour me dire qu'elle me lisait et disserter téléphoniquement sur la qualité de l'article que j'ai traduit il y a quelques jours. Puis elle a rappelé au moment où mon cours reprenait, pour m'asséner d'autres banalités comme "tout écriveur suppose un lecteur" (elle n'a pas dit écriveur, c'est juste pour la rime), en ajoutant que je ne devais pas tenir compte d'elle, qu'elle ne serait pas une lectrice assidue. Sauf que, grand-mère, toi qui est en train de lire ceci, je te vois lorsque tu me lis (chaque jour, à la nuit tombée). L'écriveur ne choisit pas ses lecteurs, mais l'écriveur de blog qui sait maitriser son blog peut savoir qui sont ses lecteurs, et quand ils le lisent. L'écriveur pourrait aussi savoir quoi. Et même décider de choisir ses lecteurs. Mais je suis un peu trop flemmard pour ca.
Ma grand-mère, donc, lit mon blog. Et après avoir pensé que cela représentait un cataclysme capable de perturber le continuum spatio-temporel, je reprends la raison et me dit que ca n'a aucune espèce d'importance. Et grand-mère, ce n'est pas la peine de me téléphoner pour me dire que j'ai raison de penser que ca n'a aucune importance, je le sais.
erratum : il s'agit en fait de mon grand-père ! Et potentiellement de mon oncle.