Je m'étais engagé moralement à écrire 3 posts de blogs par mois depuis le début de l'année et je n'en ai écrit qu'un seul où je m'excusais déjà de ne pas envoir écrit plus. Comme si j'était fondamentalement incapable de tenir une promesse.
On est là même dans la caricature du post de blog qui s'excuse de ne pas avoir posté plus souvent. D'avoir délaissé un lectorat qui de toute manière a déserté depuis bien longtemps. Et qui ressasse encore et toujours l'incapacité à écrire davantage.
Je suis fatigué. Je ne dors pas assez. Mais je ne veux pas dormir plus. Je ne veux pas voir le temps s'écouler. Est-ce que c'est la fameuse crise de la quarantaine qui s'approche de moi subrepticement mais sûrement ?
Je suis tombé sur un vieux thread sur intfiction (le forum anglophone/international de fiction interactive) qui demande "quelle est vote baleine blanch" ( [What’s your IF White Whale? (intfiction.org, en)] au sens de Moby Dick, ce projet que l'on a dans ses cartons depuis 10 ans mais sur lequel on n'avance pas parce qu'il est inaccessible.
Il y a mon projet sur Arsène Lupin dont j'avais crânement déclaré qu'il n'existerait pas pour commencer, même si chaque fois qu'intertitiellement je relis une nouvelle ou un roman mettant en scène le gentleman cambrioleur je ne cesse de penser que ça ferait vraiment un bon jeu. J'ai expérimenté dernièrement avec Dall-E pour voir ce que ça donnerait d'en faire une visual novel.
Et puis j'aimerais bien terminer Così fan tutte, la majeure partie du jeu est d'ailleurs déjà écrite, mais un problème de structure fait qu'à la fin du premier acte, tout est cassé, il faudrait que je refactore le tout. Je me tâte à tenter une traduction et à présenter l'œuvre complète à l'IFComp où je serai sûr d'avoir plein de joueurs, pleins de critiques/reviews etc. Mais je doute fortement de mes capacités à écrire dans un anglais littéraire qui puisse imiter le parler de l'époque.
Et puis il y a les nations virtuelles, j'y reviens sans cesse. Il y a Ys, où j'ai remis virtuellement les pieds en fin d'année dernière, et dont j'ai le grand projet illusoire de transformer les archives en un livre, il y a Métropolibre qui est le plus difficile de mes vieux projets parce qu'il représente à la fois beaucoup et est effroyablement flou. Et enfin Amestellia qui se cherche des joueurs et une légitimité ludique.
Professionellement, j'ai l'impression de prendre un très long et tortueux tournant. Il y a ce que je sais faire (des infrastructures, de la data, manager des gens) et il y a ce que j'aime faire (la narration, le tooling pour le jeu vidéo, produire) mais je ne me donne clairement pas la peine de trouver des opportunités d'y gagner ma vie, parce que je sais (je crois savoir) qu'à l'instant où ça sera plus qu'un passe-temps, je vais m'y consumer.
Et pour l'instant
je suis fatigué.